Le propos de ce spectacle de quelque 70 minutes part d’un questionnement récurrent chez l’auteur: d’où la création vient-elle à l’idée?
À partir des études scientifiques menées par les chercheurs du musée Van Gogh d’Amsterdam sur les lettres et l’œuvre de Vincent Van Gogh, Corinne Noth tente de comprendre le processus de création, d’en proposer une lecture, de la transposer en écriture, puis en mise en scène, elles aussi processus de création par excellence. La question du rapport de l’artiste – quel qu’il soit – à son matériau d’expression est centrale, peu importe ( ou presque) le reste.
Ce spectacle questionne ainsi le processus de création artistique, chez Vincent van Gogh et d’une façon générale, quelle que soit la forme artistique choisie. La pièce, monstration d’un espace mental habité par les lettres de Van Gogh, est aussi une mise en abîme du temps, passage du mode épistolaire au mode dramatique, sorte d’élaboration poétique.
La mise en scène – elle aussi processus créatif – de ce questionnement est une façon de l’inscrire dans une temporalité et un espace scénique choisis, puisque être dans le temps, c’est déterrer nos parcelles d’humanité. L’auteur postule que chaque spectateur s’inventera un sens, s’en distanciera pour entrer ensuite dans sa propre temporalité, sa propre création.
Philippe Jeanloz
comédien, metteur en scène
Crée le Théâtre pour le moment et le collectif Théâtre A. Depuis 1977, il joue et crée la mise en scène de nombreux projets.
Florence Chenaux
Comédienne (voix)
Explore son potentiel vocal et chante depuis son plus jeune âge. Son répertoire de prédilection est le jazz classique et moderne, avec des détours par la musique lyrique classique.
Aurèle Pilet
Lumières
Découvre le théâtre avec une troupe de chauffeurs de taxi. Il participe à la création de divers spectacles principalement pour la conception des éclairages, parfois pour la mise en scène.
Corinne Noth
Écriture et mise en scène
Se demande d’où la création vient à l’idée. Auteur et metteur en scène, elle questionne le passage de l’écriture au spectacle et tente d’élaborer une posture éthique et esthétique effervescente.
Les cyprès me préoccupent toujours. C’est beau comme un obélisque égyptien. C’est la tache noire d’un paysage ensoleillé.
Van Gogh
Lorsqu’il décrit le paysage qu’il rêve de faire, il ne dit pas qu’il y a des champs, des arbres, des maisons, des montagnes… mais du jaune et du bleu, du rouge et du vert… et le drame de leur rapport entre eux.
Octave Mirbeau
Les fleurs, voyez-vous, personne n’a senti ça comme lui: il sentait tout, le pauvre Vincent, il sentait trop. Ça fait qu’il voulait l’impossible.
Le Père Tanguy
Je voudrais tant, Vincent, que tu puisses me dire comment tu te sens.
Le cœur me défaille à des moments…
De longs jours enfermé sous clé, et verrou, et gardien…au cabanon!…
Le travail me manque plutôt qu’il ne me fatigue.
Correspondance entre Théo et Vincent Van Gogh
Van Gogh a lâché ses corbeaux comme les microbes noirs de sa rate de suicidé à quelques centimètres du haut de la toile.
Antonin Artaud
Et partout les amandiers commencent à fleurir!
Van Gogh